In merito a congetture su dimissioni papali e frenesia da pre-Conclave, ripubblico la mia intervista raccolta dal collega QUENTIN RAVERDY e pubblicata il 10 giugno sul settimanale francese LE POINT. Aggiungo in coda all’originale francese la traduzione italiana di domande e risposte.

ENTRETIEN. Le vaticaniste italien Gianni Valente remet en perspective les rumeurs sur une possible démission prochaine du pape François.

Au Vatican, les rumeurs quant à une démission prochaine du pape François se font persistantes. Âgé de 85 ans, Jorge Mario Bergoglio souffre d’une santé déclinante. Il est contraint désormais de se déplacer en fauteuil roulant. Le chef de l’Église catholique romaine songerait, selon certains observateurs, à passer la main et à rejoindre ainsi dans la retraite le pape émérite Benoît XVI (Joseph Ratzinger), 95 ans. Journaliste pour l’agence de presse vaticane Fides, Gianni Valente est, parmi les plumes de la cité-État, l’une des plus proches du successeur de saint Pierre. C’est à ce Romain et à sa femme, Stefania Falasca (couple qui, des années durant, a longuement interviewé celui qui n’était encore que l’archevêque de Buenos Aires), que François avait donné son premier coup de téléphone après avoir été élu pape, en mars 2013.

Le Point : Un départ du pape François est-il possible ?

Gianni Valente : Tout est toujours possible, surtout avec le pape François. Ce qui est clair, c’est que tout le système médiatique et également de nombreux cercles ecclésiastiques semblent à la recherche frénétique de signaux de la fin de son pontificat. L’idée est que la papauté de François est déjà terminée, déjà épuisée, et qu’il lui faudrait faire un pas de côté.

La course à sa succession est-elle ouverte ?

Il me semble qu’il y a des signes de cela. Après tout, le pape est très âgé et il y a évidemment au sein de l’Église des réseaux, des groupes et des personnes qui frémissent pour «préparer le futur». Certains pensent avoir un «candidat gagnant» qu’ils peuvent imposer. Mais l’expérience historique aide à rappeler qu’au sein de l’Église les stratégies politiques et entrepreneuriales ne s’appliquent pas bien. Pour rappel: on a commencé à parler de la succession du pape Wojtyla [Jean-Paul II, NDLR] dès la première moitié des années 1990. Puis certains de ceux qui étaient qualifiés de candidats en pole position pour devenir pape sont morts de nombreuses années avant le pape polonais.

Le pape craint-il de ne plus être physiquement apte à gouverner?

Il a dit à plusieurs reprises qu’il démissionnerait si son état physique venait à l’empêcher de remplir correctement son ministère papal. Mais entre les plaisanteries au sujet de son genou et les rumeurs sur son départ, il a aussi voulu dire que pour exercer son rôle, ce qui compte, ce ne sont pas les jambes mais la tête. C’est pourquoi il ne me semble pas qu’il ait honte de continuer à remplir une bonne partie de ses obligations – les audiences, les discours, les homélies – en fauteuil roulant. Selon moi, son message est clair : ses problèmes physiques actuels ne sont pas suffisamment graves et invalidants pour l’empêcher d’être l’évêque de Rome.

Comme Benoît XVI avant son départ, François doit se rendre bientôt dans la ville italienne de L’Aquila pour les célébrations du «Pardon de saint Célestin», qui fut le premier pape démissionnaire de l’Histoire au XIIIe siècle. Est-ce un signe ?

Pour l’instant, cela me semble être une simple suggestion médiatique. Certes, le pape Benoît XVI y était allé, mais il n’a démissionné que plusieurs années après. Ensuite, la figure de saint Célestin V, par son histoire et sa spiritualité, a montré à tous que le pape n’est pas un empereur spirituel granitique et invincible, mais seulement un pauvre pécheur touché par la grâce et le pardon du Christ. C’est ce que le pape François dit toujours de lui-même quand on lui demande de se définir. Je crois que c’est dans cette perspective qu’il faut saisir une possible harmonie entre Célestin V et le pape François, davantage que sur l’hypothèse de «messages codés» suggérant son désir de démissionner. Si le pape décide de se retirer, il n’a pas besoin de ces astuces.

Est-il envisageable d’avoir deux papes émérites?

Ce serait évidemment une situation très compliquée et certainement pas souhaitable. L’Église n’est ni un parti, ni une entreprise, ni une ONG. Le ministère du successeur de Pierre est un ministère «individuel» et non «collégial» ou «collectif». La charge est à vie et les démissions papales doivent rester une chose exceptionnelle. Elles ne peuvent pas devenir une règle.

Les hypothèses de son départ se fondent aussi sur la publication en mars de la nouvelle Constitution apostolique réformant la Curie romaine, l’administration centrale de l’Église catholique, ce qui a clos l’un des grands chantiers du pontificat. Qu’en pensez-vous?

Le pape n’est pas le PDG d’une entreprise qui s’efface quand il a atteint les objectifs et qui peut encaisser son chèque et aller ailleurs chercher d’autres opportunités de carrière. L’Église ne fonctionne pas ainsi. Il n’a pas à s’inquiéter du résultat des initiatives qu’il a lancées, car il sait très bien que le salut de l’Église ne dépend pas de lui, de sa personne et de ses idées, bonnes ou mauvaises. Jean XXIII a initié le concile Vatican II qui, pour l’Église catholique, a été l’évènement ecclésiastique le plus im- portant de notre temps, puis il est mort et le concile a été poursuivi et conclu par Paul VI. Aucun pape n’est indispensable.

Et la Constitution apostolique, un héritage important de François?

Je ne sais pas non plus si elle restera vraiment dans l’Histoire comme une chose importante du pontificat actuel. Selon moi, il y a eu des choses plus décisives du point de vue de la nature et de l’histoire de l’Église. Par exemple, l’accord avec la République populaire de Chine sur la question des élections des évêques en Chine. La canonisation de l’évêque Oscar Romero qui était bloquée pour des motifs politiques. Ou la réouverture des canaux de dialogue avec l’islam, représenté par le document d’Abou Dhabi sur la fraternité, signé par le pape et le grand imam d’Al Azhar.

Au crépuscule de son pontificat, certains parlent de «révolution incomplète»…

Ceux qui accusent Bergoglio de «révolution incomplète» sont surtout des groupes et des personnages qui ont d’abord construit l’icône du «pape révolutionnaire», exagérant outre mesure l’image d’un pape Bergoglio créateur et initiateur d’une «Nouvelle Église». Ceux qui ont construit cette légende sont les mêmes qui le présentent aujourd’hui comme un «révolutionnaire raté» parce qu’ils jugent son pontificat sur la base de questions d’actualité en Occident – le célibat des prêtres, l’ordination des femmes, la bénédiction des couples homosexuels, etc. – considérées comme l’étalon de mesure de l’évolution et du progrès au sein l’Église. Mais le pape n’a jamais trop cultivé l’idée que le changement et les réformes utiles à l’Église coïncideraient avec cet agenda libéral. 

Pour le prochain conclave, les cardinaux électeurs (qui ont moins de 80 ans) choisis par François seront majoritaires. Cela aura-t-il une influence sur le profil du successeur?

Beaucoup de cardinaux créés par le pape ces dernières années ne sont pas encore très connus. Il est difficile de dire sans hésitation que l’actuel collège a un profil bien défini du point de vue idéologique. Certes, la part des cardinaux que l’on pourrait considérer comme « néorigoristes » a diminué depuis le collège qui a élu le pape François. Mais c’est précisément le souvenir de ce conclave de 2013 qui me pousse à me méfier des conjectures.

François s’intéresse-t-il, selon vous, au profil de son successeur?

Je crois et j’espère que non. François a sûrement des cardinaux qui lui sont plus sympathiques que d’autres. Mais il sait de sa propre expérience que sur le vote, les choses ne sont pas téléguidées. Pour lui, la tentation de piloter un conclave serait comme diabolique. Bergoglio a dit que Dieu ne bénit pas celui qui veut devenir pape.

 

Vaticano – «Ci sono dei segnali di una corsa alla successione»

 

 

Intervista. Il vaticanista italiano Gianni Valente rimette in prospettiva i “rumori” su possibili, prossime dimissioni di Papa Francesco

Le Point : Un ritiro di Papa Francesco è possibile?

Gianni Valente: Tutto è sempre possibile, soprattutto con Papa Francesco. Ma ciò che mi sembra più evidente, è che tutto il media system e anche tanti circoli ecclesiastici sembrano alla frenetica ricerca di segnali della fine del Pontificato.L’idea è che il Papato di Papa Bergoglio è già finito, è già esaurito, e lui deve in un modo o nell’altro farsi da parte.

Si è aperta la corsa alla successione?

Mi sembra ci siano segnali di questo. Del resto il Papa è molto anziano, e ci sono sicuramente nella Chiesa reti, gruppi e persone che fremono per “organizzare il futuro”. Ci sono gruppi che pensano di avere stavolta un “candidato vincente” da poter imporre. Ma l’esperienza storica aiuta a riconoscere che alla Chiesa non si applicano bene le strategie politiche o aziendali. Ricordo che al tempo di Papa Wojtyla si cominciò a parlare della sua successione fin dalla prima metà degli Anni Novanta. Poi, alcuni di quelli che venivano indicati come candidati in pole position per diventare Papi, morirono molti anni prima del Papa polacco.

Il Papa teme di non essere più fisicamente in grado di governare?

Papa Francesco ha più volte ripetuto che si dimetterebbe se la sua condizione fisica gli impedisse di adempiere in maniera adeguata il suo ministero papale. Ma tra le battute sul suo ginocchio e sui rumors sulle sue dimissioni, lui ha anche voluto dire che per esercitare il suo ruolo quello che conta è la testa, e non le gambe. Per questo non mi sembra che Lui si vergogni nel continuare a svolgere buona parte dei suoi impegni – udienze, discorsi, omelie – in carrozzella. Secondo me, il messaggio è chiaro: i suoi problemi fisici attuali non sono così gravi e invalidanti da impedirgli di fare il Vescovo di Roma.

Come Benedetto XVI prima del suo ritiro, Papa Francesco si recherà presto a L’Aquila per le celebrazioni della «Perdonanza di San Celestino», il Pontefice che rinunciò al Papato nel XIII Secolo. È un segnale?

Questa, per ora, mi sembra soltanto una suggestione mediatica. Certo, anche Papa Benedetto XVI era andato a L’Aquila. Ma poi si è dimesso diversi anni dopo quella visita. E la figura di San Celestino V, per la sua storia e la sua spiritualità, ha mostrato a tutti che il Papa non è un Imperatore Spirituale granitico e invincibile, ma solo un povero peccatore abbracciato dalla grazia e dal perdono di Cristo. E’ quello che Papa Francesco ripete sempre di se stesso, quando gli chiedono di auto-definirsi. Credo che su questo orizzonte va colta la sintonia possibile tra Celestino V e Papa Bergoglio, più che sulle ipotesi di voler mandare “messaggi in codice” per alludere alla propria voglia di dimettersi. Se il Papa decide di ritirarsi, non ha bisogno di questi trucchi.

È possibile avere due Papi emeriti?

Sarebbe certo una situazione molto complicata, e di sicuro non desiderabile. La Chiesa non è un Partito, una azienda, una ONG. Il ministero del Successore di Pietro è un ministero INDIVIDUALE, non COLLEGIALE o COLLETTIVO. L’incarico è a vita e le  dimissioni di un Papa devono rimanere una cosa eccezionale, non possono diventare la regola.

Le ipotesi sulle dimissioni del Papa si appoggiano anche alla pubblicazione in marzo, della nuova Costituzione apostolica che riforma la Curia romana, l’amministrazione centrale della Chiesa cattolica, pubblicazione che ha chiuso uno dei grandi cantieri del Pontificato. Lei cosa pensa al riguardo?

Il Papa non è l’Amministratore delegato di una azienda, che si fa da parte quando ha raggiunto gli obiettivi e può incassare la parcella e andare a cercare altre occasioni di carriera. La Chiesa non funziona così. Il Papa non si deve preoccupare dell’esito delle iniziative da lui avviate, perché sa bene che la salvezza della Chiesa non dipende da lui, dalla sua persona e dalle sue idee, giuste o sbagliate. Giovanni XXIII avviò il Concilio Vaticano II, che per la Chiesa cattolica è stato l’evento ecclesiale più importante del nostro tempo, e poi è morto, e il Concilio è stato portato avanti e concluso da Paolo VI. Nessun Papa è indispensabile.

La Costituzione apostolica sulla riforma della Curia è una eredità importante di Papa Francesco?

Io non so se davvero la Costituzione apostolica Praedicate Evangelium passerà alla storia come una cosa rilevante dell’attuale Pontificato. Ci sono cose per me più decisive dal punto di vista della natura e della storia della Chiesa. Ad esempio, l’Accordo con la Repubblica popolare cinese sulla questione delle elezioni dei Vescovi cattolici in Cina. O la canonizzazione del vescovo martire salvadoregno Oscar Romero, che era stata bloccata per motivi politici. O la riapertura di canali di dialogo con l’Islam, rappresentata dal Documento di Abu Dhabi sulla Fratellanza firmato dal Papa e dal Grande Imam di al Azhar.

Al tramonto del Pontificato, taluni parlano di “rivoluzione incompiuta”…

A accusare Bergoglio di aver fatto una “rivoluzione incompiuta” sono soprattutto gruppi e personaggi che prima hanno costruito l’icona del “Papa Rivoluzionario”, gonfiando oltre misura l’immagine di Papa Bergoglio come se fosse l’artefice e l’iniziatore di una “Nuova Chiesa”. Quelli che hanno costruito questa leggenda intorno a Papa Bergoglio, sono gli stessi che ora lo presentano come un “rivoluzionario fallito”, perché giudicano il suo Pontificato sulla base di questioni dibattute in Occidente – celibato dei preti, sacerdozio delle donne, benedizione delle coppie omosessuali, eccetera –considerate come il METRO DI MISURA DELL’evoluzione e del progresso in seno alla Chiesa. Ma il Papa non ha mai coltivato troppo l’idea che il cambiamento utile alla Chiesa e le riforme utili alla Chiesa coincidessero con questa agenda liberal.

Nel prossimo Conclave, i cardinali elettori scelti da Papa Francesco saranno la maggioranza. Questo avrà un’influenza sul profilo del successore?

Molti dei cardinali creati dal Papa negli ultimi anni non sono molto conosciuti. È difficile sostenere senza esitazioni che l’attuale Collegio cardinalizio abbia un profilo ben definito dal punto di vista ideologico. Certo, la parte di cardinali che si potrebbero definire “neorigoristi” è diminuita rispetto al Collegio cardinalizio che ha eletto Papa Francesco. Ma proprio il ricordo di quel Conclave del 2013 mi spinge a diffidare di simili congetture.

Secondo Lei, Papa Francesco si interessa al profilo del suo successore?

Io credo e spero di no. Papa Francesco avrà sicuramente dei cardinali che gli sono più simpatici di altri, Ma lui sa per sua propria esperienza che, riguardo ai voti in Conclave, le cose non sono teleguidate. Per lui, la tentazione di pilotare un Conclave sarebbe diabolica. Lui stesso ha detto che Dio non benedice chi vuole diventare Papa.